Pourquoi faire grève le 17 juin ?

Article de Rose-Marie Blasco paru dans Contrepoint, le journal du CréSEP réservé aux adhérents

jeudi 13 juin 2019


À l’injonction syndicale « Mobilisons-nous ! », les collègues qui ne croient plus à cette forme d’action, rétorquent avec fatalisme : « la grève, ça ne sert à rien. De toute façon, le gouvernement est sourd et les réformes passent ! » Mais faut-il pour autant renoncer à ce moyen permettant de rassembler autour de revendications collectives communes ?

Installer un rapport de force ne va pas de soi et, à ce jour, la mobilisation et la grève semblent être les seules actions permettant de soutenir les luttes collectives et d’envoyer à ceux qui nous dirigent des signaux forts de rejet des mesures qu’ils proposent. Aujourd’hui, face à un gouvernement qui refuse le dialogue social, c’est aussi le seul moyen dont les organisations syndicales disposent pour renforcer leur capacité à peser sur les décisions, en alertant l’opinion publique sur les conséquences néfastes pouvant découler des mesures proposées.

Pour rappel, petite chronologie des raisons d’une colère qui nous concerne tous :
– Mars 2018 : la loi sur « l’orientation et la réussite des étudiants »
– Juillet 2018 : les réformes du lycée et du baccalauréat qui sont venues compléter la loi sur l’orientation
– Septembre 2018 : la loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » qui a transféré aux régions l’information sur l’orientation scolaire et impose aux lycées professionnels d’accueillir dans les mêmes classes élèves et apprentis
– Novembre 2018 à avril 2019 : la réforme du lycée professionnel qui a réduit les horaires de l’enseignement général
– Et dernièrement encore, les récents projets Blanquer : « pour une école de la confiance ».

Toutes ces réformes détériorent les conditions de travail des enseignants, suppriment des postes, augmentent le nombre d’heures supplémentaires (dont la deuxième obligatoire pour tous est à présent officielle !) et accentuent le recours aux précaires. Elles détruisent notre métier, aggravent les inégalités sociales et handicapent la réussite des élèvent les plus fragiles.

L’enseignement privé doit être « partie prenante » de ces contestations ; c’est pourquoi il doit de nouveau rassembler ses forces le 17 juin, premier jour du baccalauréat, et se mettre massivement en grève avec les collègues de l’enseignement public afin de réclamer encore haut et fort :

– la revalorisation immédiate des salaires,
– le refus d’une obligation de service à 18 + 2h,
– une amélioration de nos conditions de travail,
– l’équité de traitement entre les enseignantes et enseignants du premier et du second degré,
– la création de postes pour réduire le nombre d’élèves par classe et résorber la précarité de l’emploi,
– et l’abandon des réformes en cours.

Ne soyons pas la voix silencieuse de l’Éducation Nationale : mobilisons-nous !