Pas de revalorisation de nos salaires sans le dégel du point d’indice !

Article de Rose-Marie Blasco paru dans Contrepoint, le journal du CréSEP réservé aux adhérents

mardi 9 avril 2019


Dans la rue, la furie gronde depuis des semaines : celle des « gilets jaunes » d’abord, puis celle du mouvement des « stylos rouges », ensuite. Comme nous, ce collectif d’enseignants en colère regroupant 60 000 internautes sur Facebook réclame, outre l’arrêt des suppressions de postes, le retrait du jour de carence pour maladie, la remise à plat des réformes des lycées, une meilleure reconnaissance de notre métier et, surtout, la fin du gel du point d’indice car la revalorisation de nos salaires passe obligatoirement par-là !

Mais si pour nous cela ne fait aucun doute, il n’en va pas de même pour notre Ministre qui dernièrement encore, tout en reconnaissant devant les journalistes qu’il y avait bien « un problème de pouvoir d’achat des professeurs  », soulignait que « le point d’indice n’était ni l’alpha ni l’oméga du pouvoir d’achat » !

Il est clair que pour lui, l’augmentation du salaire est ailleurs : les primes accordées aux plus méritants, les retombées financières attendues suite au PPCR (Parcours Professionnels Carrières et Rémunérations), ou encore la possibilité de travailler plus avec cette deuxième heure supplémentaire obligatoire sont, dans son esprit, autant de perspectives permettant aux enseignants de gagner davantage …

Pourtant Monsieur Blanquer ne l’ignore pas : ces mesures ne sont pas des mesures de revalorisation salariale car c’est bien le point d’indice qui sert de base au calcul de notre salaire et non ces à-côtés qui ne profitent pas à tous ! Par ailleurs, si à l’origine il a été prévu l’augmentation régulière du point d’indice, c’était bien afin de corriger l’inflation et de maintenir le pouvoir d’achat des personnels concernés !

Malheureusement, depuis 2010, des raisons budgétaires ont fait que le point
d’indice n’a été revalorisé qu’en 2016 et 2017. De facto, nos salaires (et ceux des fonctionnaires en général) ont moins augmenté que l’indice des prix, ce qui a entraîné une irrémédiable baisse de notre pouvoir d’achat.